Extrait d'un passage d'une communication de Mr Maurice Miquel président du CGSA le 26 juin1993 où il traite des registres paroissiaux de Saint Geniez et des métiers qui y sont observés , celui de maître joueur de hautbois y fait l'objet d'un développement particulier | ||
Le joueur de hautbois | ||
...................
Il n'y a pas de profession ou métier extraordinaire, comme
partout ailleurs dans les autres paroisses on trouve des
paysans, laboureurs, travailleurs, brassiers, cardeurs,
cordonnier, meunier etc... mais on relève quand même dans l'acte
de mariage du nommé LAURENS Bernard, (originaire de St-Geniez)
le 21-02-1675 à Saint-Georges, la profession inattendue et qui a
retenu toute notre attention, celle de "maître-joueur de aubois"
(hautbois).
Aucun indice ne nous permet de savoir s'il avait des élèves à
Saint-Geniez ou ailleurs et dans quel but on enseignait cet
instrument.
Pour en savoir plus nous nous sommes penchés sur les registres
notariaux de chez M° AUSSEL, notaire à Saint-Georges (A. D.12 3
E 4488). Le 20-12-1704, nous trouvons Blaise FERRIEU de
Creissaguet, maître-joueur de aubois, qui passe un contrat
d'apprentissage avec Pierre TIQUET de Comprégnac. Il devra
"apprendre à jouer du Aubois dans l'espace d'une année pendant
laquelle, ledit FERRIEU sera tenu de nourrir et administrer la
dépense nécessaire audit apprenti, comme aussi lui montrera et
enseignera deux fois par jour à jouer dudit Aubois, sauf pendant
le travail des moissons durant lesquelles ledit apprenti sera
tenu de moissonner les bleds avec ceux que son maître lui
indiquera et le produit de ce qui sera gagné pendant ledit temps
par ledit apprenti sera partagé à égales parts avec son maître".
Un autre acte du 28-03-1698 passé chez M° POUJADE, notaire de
Creissels (A. D.12 3E 6778) nous donne un peu plus de
précisions. Il intéresse un maître violon et un joueur de
Hautbois. L'apprentissage durera deux ans. Il s'agit de
Guilhaume RAYNAL de Saint-Georges qui passe les conventions
suivantes avec Claude ROUGET, M° joueur de violon et de
hautbois, de Lapanouse de Cernon. Ce dernier s'oblige
"d'enseigner le métier de jouer sur le Aubois les choses et airs
nécessaires pour s'accorder avec les violons et basses de
violes". Suit alors la liste de toutes les circonstances où le
maître emploiera l'élève, "dans toutes les fêtes votives, les
jours de mariages et les deux carnavals des deux années et ce
tant pour profit de son métier que de l'argent qu'il sera
capable de gagner en faisant ledit métier". Enfin aux fêtes
votives ledit ROUGET le nourrira ou le fera nourrir. Pour les
deux carnavals ledit RAYNAL payera sa dépense et si ledit ROUGET
ne l'emploie pas il jouera ce qu'il voudra hautbois ou autre.
Pour se payer ledit ROUGET prélèvera la moitié de l'argent gagné
par l'apprenti.
On peut supposer que c'est Claude ROUGET qui a certainement
appris le métier du Hautbois à Blaise FERRIEU, puisque le
27-04-1682 on le trouve à Lapanouse de Cernon, comme parrain du
4ème enfant dudit ROUGET. A moins qu'ils ne soient parents.
Il me semble avoir lu dans mes premiers temps de recherches,
qu'au XIXème siècle le Saint Sacrement lors de certaines
processions, était escorté par des joueurs de flûtes ou de
hautbois, mais malheureusement je n'ai rien noté à cette époque
là. Peut-être quelqu'un parmi vous pourrait apporter des
éclaircissements sur ce sujet.
Je tiens à signaler que la maison de Blaise FERRIEU à
Crayssaguet a été vendue par ses descendants, il y a environ
deux ans, à une famille qui nous vient du Département de la
Sarthe, que Madame est professeur à l'école de musique de Millau
et donne des cours de musique à Crayssaguet. La tradition
musicale suit donc son cours dans cette maison.
.......................
Maurice MIQUEL
|
||